
Fred Ambrosio
Intervenant artistique.
À Puyloubier, depuis plus de 20 ans, Frédéric Ambrosio construit une œuvre singulière, à la croisée de l’artistique et du spirituel. Comédien, metteur en scène, scénographe, il est aussi formateur et responsable du Dojo zen du Pays d’Aix, une autre scène, plus silencieuse, où s’exerce la même attention à l’instant.
Formé au Conservatoire Libre du Cinéma Français à Paris, il commence par l’image – cinéma et télévision – avant de revenir à ce qu’il considère comme son territoire naturel : la scène. Mais chez lui, le théâtre n’est jamais un décor. C’est un espace de vérité, de vibration, de trouble aussi. Inspiré par l’exigence organique de Roméo Castellucci et l’acuité sociale de Thomas Ostermeier, Frédéric Ambrosio crée un théâtre visuel, sensoriel, charnel, qui privilégie la puissance d’évocation à la démonstration.
« Pour moi, le premier atout de l’acteur, c’est sa puissance d’imagination. »
Cette imagination, il la cultive avec rigueur, dans un dialogue permanent entre corps, lumière, son, silence. Dans la Compagnie du Cèdre, avec Céline Tillier, il développe des formes qui invitent le spectateur à ressentir avant de comprendre, à se laisser traverser. Le théâtre devient alors une brèche dans le réel.
Mais Frédéric Ambrosio ne se limite pas à la création. Depuis plus de vingt ans, il intervient comme formateur en théâtre et vidéo auprès d’enfants, d’adolescents et d’adultes, aussi bien en ateliers libres que dans des écoles, collèges, lycées et foyers sociaux. Il transmet une approche exigeante et bienveillante, qui encourage à se dépasser, à affiner l’écoute, à libérer l’expression.
Son engagement artistique est indissociable d’un chemin personnel : la pratique du zen, qu’il approfondit depuis des années, irrigue en profondeur son regard, sa pédagogie, sa façon d’être au monde. En tant que responsable du Dojo zen du Pays d’Aix, il cultive une attention soutenue au présent, une simplicité active, une éthique de la présence. Le théâtre devient alors, à ses yeux, un art de l’éveil.
« La mise en scène, c’est l’art de l’éphémère. Et l’éphémère possède un charme merveilleux, une brûlante tristesse. »
Dans ce paradoxe vibrant — entre beauté fragile et exigence de vérité — se déploie toute la sensibilité de Frédéric Ambrosio : un artiste du vivant, engagé, ouvert, qui cherche à faire de chaque représentation une expérience, de chaque atelier un moment d’éclosion, et de chaque création une invitation à ressentir plus fort.